Un saint au Thor ? Le vénérable Père Antoine Le Quieu .
Tout jeune dominicain, d’une très grande intelligence, il est nommé maître des novices à Avignon. Il fut
contemporain de Vincent de Paul, François de Sales et Louis-Marie Grignon de Montfort. Tout comme eux, il fut hanté par l’évangélisation des campagnes touchées par le protestantisme.
Il établit son QG apostolique au Thor, où il aimait venir ressourcer dans ce qu’il appelait son « petit couvent ». Il voulut entreprendre la réforme des Dominicains, en revenant à l’austérité des origines : ne rien posséder en propre, mendier, et aller les pieds nus dans les sandales. Cette réforme est mal vue par ses supérieurs qui le suspendent. Il en appelle à Rome qui, en définitive, le soutient.
Il était premier pour les mortifications, mais ce mode de vie n’attira pas de vocations masculines nombreuses. Par contre, à Marseille, il fonda la congrégation des Sacramentines pour la prière et l’adoration du Saint Sacrement, afin de soutenir l’action apostolique des hommes et le succès de leur prédication.
Partout où il passa, il eut un grand succès : c’était un orateur très persuasif. Chez nous, en Provence, son passaage est encore vivant par les couvents qu’il a fondés à Sault, Bollène, Bédoin.
La cause de sa canonisation n’a pas abouti. Il fut déclaré vénérable au XVIII° siècle, mais la révolution a fait disparaître tous les documents. Il n’en reste pas moins que cela ne fait aucun doute que le père Le Quieu est un saint, et que le suivre c’est marcher à grands pas vers la sainteté.